mercredi 27 février 2013

DES NEWS, DES NEWS...

Alors oui c'est vrai, cela fait un certain temps que je n'ai pas mis le blog à jour, mais que voulez-vous, après des vacances de rêve, le dur retour à la réalité et à l'usine ne laisse que peu de place à l'engouement et la vie s'installe à nouveau dans une petite routine qui ne mérite pas vraiment de figurer sur notre blog... quel intérêt?
 
Mais la routine a fini par se lasser d'elle-même et a quand même laissé place à quelques surprises, bonnes ou mauvaises, selon où l'on se situe.
 
D'abord on a un eu un collègue ayant choisi pour ses prochaines vacances de partir en Thailande et qui était très inquiet pour son chien (va-t-il réussir à ouvrir les boites de canigou tout seul? va-t-il trouver la laisse pour aller se promener? ne va-t-il pas trop s'ennuyer?...) et aussi pour sa maison (les méchants voleurs ne vont-ils pas en profiter? une inondation ne va-t-elle pas menacer?...). Alors il nous a demandé de garder sa maison (et accessoirement le chien aussi) pendant près de 2semaines 1/2. Imaginez nos têtes! Nous qui vivons dans notre van depuis maintenant près d'1 an et 3 mois, nous étions presque perdus d'avoir plusieurs pièces où circuler, la clim', la télé, un four dans la cuisine, une piscine, des prises de courant un peu partout (mais pas dans la piscine) et aussi une douche dans laquelle on peut s'installer (plus besoin d'emmener son petit sac avec tout dedans comme au camping et aucun risque de s'apercevoir à la fin de la douche qu'on a oublié sa serviette!...) Le pied pendant 2semaines 1/2 donc! La grande classe! On en a presque perdu notre bronzage de vacanciers toujours dehors....
 
Ensuite il y a eu le big boss de notre boite (celui qui se contente d'habitude de rester au siège à Brisbane et de passer le moins souvent dans notre coin paumé) qui s'est pointé sur notre site un matin et qui a dit: "les gars, arrêtez vos machines, faut qu'on cause!"
Et là c'était la cata pour tous ceux qui vivent à Ayr depuis toujours et qui bossent dans cette usine depuis 20ans. Le taux du dollar australien, le business, la conjoncture, la concurrence, le prix des matières premières et quelques blabla plus tard, ils avouent enfin: l'usine ferme. Ils vont agrandir l'usine de Brisbane et y emmener les machines de notre usine et ils envisagent aussi d'agrandir leur usine au Brésil ou d'en construire une en Chine. Je vous raconte pas la tête des collègues... Nous on nous demande juste si ça nous dit d'aller bosser à Brisbane, histoire qu'ils aient quand même un peu de main d'oeuvre déjà formée prête à faire tourner les machines et sûrement aussi histoire de former les ouvriers là-bas qui ne connaissent pas les machines que nous utilisons. Et nous, ça nous dit! Ça tombe même plutôt bien parce qu'on avait pas visité Brisbane quand on y été passé l'année dernière (rappelez-vous on était à la dèche et on cherchait un job, on avait découvert comment poussent les ananas et que Caboolture était la capitale des fraises et de l'imposture, mais on ne s'était pas arrêté à Brisbane). Donc trop cool  pour nous, en plus je vous raconte pas comment, d'un point de vue de meuf même pas trop addict au shoppping, Ayr devenait étouffante et ennuyante...
 
2 semaines après cette merveilleuse nouvelle (enfin peut-être suis-je la seule à la trouver merveilleuse, mais c'est mon blog alors c'est moi qui décide!) nous voici sur le top départ. Dimanche matin c'est grandes accolades à Leroy notre pote du caravan park, grands signes de la main à Marylin et Tony les boss du caravan park, larmes ravalées (et oui quand on voyage, il ne faut s'attacher à rien, ni aux gens, ni aux ambiances, ni aux endroits) et sourires incontrôlés (ben on est quand même vachement contents d'aller à Brisbane, retour à vie citadine en perspective, et pas que!..
 
bye bye Leroy, will miss u!
 
 
On roule, on retrouve notre liberté, pour un peu on pencherait la tête par la vitre avec la langue qui pend sur le côté... Charles nous fait le coup d'oublier le bouchon d'essence sur le toit presque à chaque fois qu'on fait le plein (je pense que c'est pour voir si je ne me suis pas endormie). La route est longue, heureusement j'avais pensé à télécharger pas mal de bouquins sur mon e-book, d'ailleurs au passage, j'ai découvert quelques auteurs tels que Julien Blanc-Gras ou Gilles Legardinier si ça vous intéresse... C'est pas de la grande littérature mais ça se lit tout seul, c'est plein d'humour, de critiques et de sarcasme.
Bref, on roule, on roule, on dort à la belle étoile (dans le van mais toutes portes ouvertes, il fait trop chaud sinon), on croise d'autres mordus de la bougeotte, d'autres tarés qui ont pris goût en australie à voyager légèrement et librement. Plus on descend vers le sud, plus le ciel se charge... On se prend quelques averses. On continue de rouler. Les averses deviennent une pluie constante, pas le déluge mais une bonne pluie bien installée, peu décidée à nous lâcher la grappe! (si ça se trouve, le nuage s'acharne parce qu'il a vu les crottes de cacatoès sur le toit de notre van!!).
Lundi soir, après 2jours de route (et oui notre vieux van ne dépasse toujours pas les 80kms/h) on s'arrête à 200kms de Brisbane, à Apple Tree Creek, aire d'autoroute où on peut passer la nuit gratos et à moins d'1km d'une douche chaude et gratuite. Et mardi matin, on reprend la route, pas encore trop mouillés mais bien moites quand même après cette nuit dans notre van ruisselant d'humidité. On devrait arriver à Brisbane vers 2 ou 3h de l'aprem. C'était sans compter sur le destin qui a du décider de nous mettre des bâtons dans les roues juste pour qu'on ait quelque chose de croustillant à vous raconter sur le blog!
Un peu avant 11h donc, on arrive au niveau de Gympie, un bled paumé à la con, construit dans une cuvette à la con. Et là tout d'un coup: route barrée! Pour cause d'inondations! Si si, l'autoroute principale, l'A1, la Bruce Highway, elle est inondée! Les mecs sont en train d'installer les panneaux donc je descends, plan à la main et je leur demande leur avis sur la solution la plus simple pour rejoindre Brisbane. "You won't go to Brisbane today, honey". Haha c'est ce qu'on va voir!
En tant que copilote qui se respecte, je coupe le gps (un collègue qui a absolument tenu à nous le prêter pour pas qu'on se perde dans Brisbane) et j'indique une autre direction à mon chauffeur. A peine 500mètres plus loin, la route s'enfonce sous plusieurs mètres d'eau couleur boue, et toujours le même panneau "road closed".
Même pas peur, mon esprit Mac Gyver se réveille et avec l'aide du gps cette fois ci je trouve un 2è itinéraire bis. 5minutes plus tard, on découvre les restes d'un terrain de foot à notre gauche: on voit encore le haut du dossier des bancs, la moitié des buts et des vestiaires. Le reste du décor? Sous l'eau! Tout comme la route qui s'étend devant nous!
Pas grave, on va bien finir par trouver un endroit où passer. Suffit de se diriger vers les hauteurs de cette foutue cuvette à la con! Ô miracle on a réussi à passer de l'autre côté de la ville. Oui mais c'est pas fini. D'accord on vient de comprendre. La ville est d'une part coupée en deux par plusieurs mètres d'eau mais elle est surtout coupée du reste du monde (enfin de tout ce qui se trouve au sud). L'unique échappatoire de ce bled paumé est le nord, mais le nord c'est d'où on vient et c'est à l'opposé de là où on veut aller!
 
Gympie sous l'eau
 

en plein milieu de la ville
 

Et puis les freins donnent des signes de faiblesses. Ils freinent plus dans les descentes (et dans une ville construite dans une cuvette, il y a des montées mais il y a surtout des descentes!). Bon, Mac Gyver, on s'organise:
1- garage: m'sieur pouvez vérifier nos freins svp?
2- miam, il est déjà près de 14h on a faim, aller hop direction Hungry Jack (la cantine préférée de Charles, je suis sûre qu'il en rêve la nuit, il est carrément accro), en plus c'est juste en face du garage où on a laissé le van
3- le ventre plein, rassurés (RAS les freins sont nickel ça doit juste être la flotte parce qu'il pleut beaucoup), direction l'hôtel de police. (ben on a bien essayé l'office de tourisme mais il était sous l'eau lui aussi donc fermé j'imagine). Là, même réponse que ce matin: "you won't go to Brisbane today, darling" Ah ben merttte alors. Mac Gyver n'a plus grand chose en réserve... Le flic nous dit qu'il y a un camp de réfugiés un peu plus haut qui offre le gîte et le couvert. Nous voici donc avec 70 nouveaux colocs pour l'aprem, la nuit et sûrement plus encore, le tout orchestré par l'armée du salut (enfin ici ils disent Salvation Army). C'est toujours ça, au moins on sera au sec parce que là le van avec tout ce qu'il pleut, dès qu'on met le nez dehors il nous faut 3h pour sécher et ça dégouline d'humidité au plafond et sur les parois alors bon on sera quand même mieux dans la salle des fêtes de Gympie et on aura en prime l'electricité pour recharger le pc, une douche chaude (bof on en a pris une ce matin mais ça pourrait être utile demain matin) et les repas assurés (aux horaires des maisons de retraite mais bon) parce que c'est pareil, cuisiner sous la pluie c'est pas top et faire un sandwich dans le lit pas terrible...
Le lendemain matin, mercredi, toujours pareil, peu ou pas d'amélioration à prévoir avant le soir voire avant jeudi matin, on prend notre mal en patience. Mais vers 4h de l'aprem, coup de théâtre, on croise au hasard les français avec qui on avait fait connaissance la veille qui apparemment auraient trouvé un itinéraire bis bis bis ou on peut passer. On demande confirmation aux mecs de l'asso qui nous disent que c'est ce qui se dit à la radio mais qu'en vrai ça passe pas, c'est toujours inondé, parole de scout! Qui croire? On a pas forcément envie de faire du sur place pendant 107 ans et de redormir dans une salle des fêtes, sur des lits de camps avec 70 inconnus (parmi lesquels 65% sont des ronfleurs, et Tante Mélo, si tu lis ce post, franchement, tu n'arrives même pas à la cheville d'un certain Australien avec tes ronflements! J'aurai du le prendre en photo pour le mettre dans le guide des records, d'ailleurs, pas pensé, désolée). Donc on suit nos français intrépides qui ont l'air archi sûrs d'eux! Et ça a payé! On est passé, on a rejoint l'A1 un peu plus de 50 bornes plus loin, après un bon détour à travers les petites routes sinueuses de la vallée de Kin Kin ou Kin Can Bay ou un truc du genre.
Finalement on y est arrivés à Brisbane et maintenant on est bien au sec dans notre nouveau chez nous et attention, tenez vous bien, on a décidé d'abandonner le camping pour l'instant (enfin c'était surtout pour des raisons financière car ici les campings, ils se font plez!), on a trouvé une coloc' avec un vrai lit, la clim, la tv, internet illimité et tout et tout!!! On prend nos marques ici, on a dormi comme des princes pour cette première nuit tout confort. Voilà, on a eu notre dose de surprises et de rebondissements ces derniers jours, mais ça nous aura au moins permit de vous raconter un peu notre vie ;)
 
C'est tout pour aujourd'hui, mais promis, j'essaierai de publier un post avant la prochaine catastrophe naturelle qui se traînera autour de nous...
 
Une grosse bise à vous tous à qui on pense régulièrement