jeudi 30 mai 2013

KATHERINE, KAKADU ET DARWIN

KATHERINE, DOUCEMENT
 
Nous sommes encore dans les souvenirs si particuliers, un peu féériques que nous a laissé le centre de l'Australie lorsque nous arrivons à Katherine. Nous nous posons dans un camping le temps de souffler et de laisser décanter tout ça. Lorsqu'on arrive au camping, la proprio nous dit que l'on peut se placer où on veut le long du billabong, sauf à l'endroit réservé pour nourrir les crocos!!??? Ok ok et sinon, c'est pas dangereux de dormir dans un camping où il y a des crocos en liberté???
Le soir, des wallabies nous encerclent: ils ont senti les crackers que l'on grignotait! Ils sont encore plus petits que d'habitude et il y en a même un avec un petit dans la poche! C'est vraiment trop chou!
Le lendemain on décolle tranquillement du camping et, d'un pas mou, on va voir Katherine Gorge, aussi appelée Nitmuluk Park. C'est sûr que la encore le paysage est magnifique, mais la barre a été placée très haute avec Uluru. Et ici le soleil tape fort, en quelques minutes on crève de chaud et on cherche l'ombre qui n'existe pas.
 


 
 
 
 
KAKADU, BULLE DE NATURE ET DE CULTURE DANS LE TOP END
 
Ensuite on se dirige vers le Kakadu National Park, qui est au final bien plus qu'un simple parc national. Le Lonely nous disait: "en quelques jours, vous découvrirez des billabongs peuplés de crocodiles et d'oiseaux, vous admirerez des peintures rupestres vieilles de 25 000 ans, vous vous baignerez dans des cascades et vous userez vos semelles dans les hauteurs de grés". Et c'est tout à fait ça.
Ils auraient pu ajouter aussi: "vous emprunterez des chemins de terre chaotiques soit-disant pratiquables sans 4x4 mais qui s'avèrent en fait être un véritable cauchemard en van (37kms parcourus en 1h, la classe!)
On voit plein d'animaux sans vraiment savoir ce que c'est, surtout des oiseaux, on entend la nature, ça gazouille, ça grouille, ça zzzzzz tout autour de nous. Il parait qu'on peut trouver 10 000 variétés d'insectes au Kakadu! Traduction: un véritable paradis pour les moustiques et l'enfer pour nous!
On commence notre journée à Gunlom Falls où une magnifique cascade se jette dans un bassin d'eau fraiche et vert-bleutée, presque transparente. Un sentier très escarpé nous mène au sommet de la cascade où l'on peut là encore se baigner dans des petits bassins creusés dans la roche et où l'eau est moins fraiche car elle est en plein soleil. La vue est splendide. Comme d'hab, on adore, encore un petit coin de paradis, bien planqué mais tellement agréable!
 


Gunlom Fall

vue du haut de Gunlom Fall

bassins en haut de Gunlom Fall

toujours en haut de Gunlom Fall

on pique une tête pour se rafraîchir

la fameuse "gravel road" de 37kms pour arriver à Gunlom Fall
 

Finalement on y restera un petit moment, car vu le temps qu'on a mis pour venir (les fameux 37kms de chemin de terre) , on est bien décidés a en profiter!
 
Après on est allé au Bukbukluk lookout, un point de vue panoramique sur tout le parc. Et le soir, nous dormons au Jim Jim Billabong où la baignade est fortment déconseillée en raison de la présence de crocodiles. On a vu aucun croco, mais on a pas tenté la baignade pour autant...
 
 
 
Le lendemain, au Warradjan Aboriginal Cultural Center, on apprend et on comprend plein de choses sur les abos et leur culture. On y trouve des fables, des contes et des explications plus terre à terre qui retracent l'histoire et les coutumes des aborigènes qui occupent ses terres depuis des milliers de générations. C'est fascinant, mystique.
Un peu après, on se retrouve de nouveau sur un sentier menant à un lookout, encore un, mais cette fois-ci on a surtout vue sur les arbres! :(
Plus tard, on arrive enfin à Nourlangie où se trouvent les fresques rupestres les plus connues du Kakadu, et pour nous, les plus belles et les mieux conservées qu'on est vu en Australie. On admire des  scenes de chasse (au kangourou ou à l'émeu), des représentations de cérémonies ou des peitures qui racontent certaines légendes. C'est superbe.
 



 
 
On voulait aller à Ubir, où il y a d'autres peintures dans des grottes et sur des parois rocheuses mais la route est fermée. Ce n'est que le début de la saison sèche, toutes les routes ne sont pas encore praticables.
 
 

DARWIN, DISCRETE ET PETILLANTE
 
On arrive à Darwin dimanche soir, pile à l'heure pour le coucher de soleil et surtout pour le Mindil Beach Sunset Market. Démonstrations pour apprendre à manier le fouet, concerts de didgeridoos façon drum'n'bass, stands d'articles en peau de croco ou de kangourou, bijoux faits mains, fringues hippies, liseuses de bonne aventure, stands de massage, de tableaux aborigèns, ou de paniers tressés se mélent et s'entrechoquent au milieu des roulottes qui préparent de délicieuces spécialités thailandaises, indiennes, chinoises, mailaisiennes, brésiliennes, greques, et portugaises.
On y trouve aussi des vrais crèpes (faites par des allemands), et des salades de fruits.
Les gens s'entassent sur la plage pour profiter du coucher de soleil. Un peu collectif le coucher de soleil, on est pas habitué à ça, on partage pas nos couchers de soleils nous!!!
Le lendemain, l'ambiance est plus calme mais on sent que la ville avec ses nombreux bars et restos n'attend qu'une chose pour recommencer à s'agiter: le coucher de soleil.
On profite donc de cette douceur environnante pour déambuler dans les rues, on aperçoit les tunnels de stockage de fuel au loin sur la mer, la maison du gouverneur, la court suprême, et on longe l'esplanade jusqu'à la piscine à vagues, seul lieu de baignade où il n'y a pas de risque de se retrouver nez à nez avec un crocodile.
Il fait chaud, très chaud mais on se laisse porter par cette ville, petite mais qui a beaucoup de charme et qui nous berce un lundi matin qui ressemble plutot à un dimanche matin, un lendemain, comme si tous les habitants de Darwin avaientt un peu de mal à refaire surface...
concert didgeridoo drum n' bass


stand "croco" (ceintures, portefeuilles, bijoux avec dents de crocos....)


 

jeudi 23 mai 2013

4500 KMS ET DES CAILLOUX... (ROAD TRIP TOWNSVILLE - ULURU - KATHERINE)

On vous a laissé sans nouvelles quelques temps mais faut pas nous en vouloir, on avait pas de réseau! Et oui, nous étions partis au centre, pile au milieu de l'Australie, à Uluru! (point B sur la carte)
 
 
 
On vous explique tout ça:
 
 
Vendredi 10 Mai:
 
Presqu'une semaine que nous attendons désespérément le retour du beau temps. Nous sommes à Innisfail, a une soixantaine de kms au sud de Cairns, et on attend que la pluie cesse pour pouvoir aller sur la Grande Barrière de corail. Oui mais voilà, le temps en a décidé autrement. Les nuages ne veulent plus partir. Alors c'est nous qui partons. Pas parce qu'on est lâches, non pas quand même, mais le moral est en chute libre, nos vêtements sont trempés, le plafond du van est de nouveau en train de moisir, et le lit, le matelas, les couvertures tout ça, je n'en parle même pas!
 
même la grenouille et la botte, emblèmes de la région font la tronche!

Du coup, on prend la route, direction Uluru! C'est partit!



Dimanche 12 Mai:

2 jours que nous sommes sur la route. On rentre progressivement dans les terres. Les ranchs, les troupeaux de vaches, les camions-train et les moulins à vent commencent à s'enchaîner, comme s'ils annonçaient l'arrivée dans un arrière pays peuplé de cow-boys... Un autre monde.



 
 

On passe Mont Isa, à 900kms à l'ouest de Townsville, une ancienne ville minière, et surtout pour nous, la dernière "grande ville" avant le désert. A l'entrée de la ville, il est écrit: " Welcome to Mount Isa, NOW, you are a real Aussie!" (sous-entendu que qui n'est jamais venu à Mont Isa n'est pas un vrai Australien...)





Un peu plus de 200 kms après Mont Isa, on traverse la frontière entre le Queensland, d'où on vient et le Northern Territory, où on va. La limite entre les 2 états est matérialisée par un vulgaire panneau. Mais ce qui est surprenant, c'est qu'à partir de ce panneau, il n'y a plus rien, nada, que dal! Plus un seul arbre à l'horizon. Le sol s'étale, plat et à peine broussailleux. A perte de vue, une terre rougeâtre avec quelques brindilles sèches et jaunies par le soleil. Comme si le panneau marquait l'entrée sur une terre hostile et aride où rien ne survit.
Le soir, on profite du spectacle que nous offrent les étoiles. Pas une lumière à l'horizon, on a pas souvenir d'avoir déjà vu un ciel pareil! On voit plein d'étoiles filantes, mais on a toujours pas réussi a retrouver la Grande Ourse!!???



Mardi 14 Mai:
 
Nous ne sommes plus qu'à quelques kms d'Alice Spring. Le sol est de plus en plus rouge. Il fait un froid glacial, le genre de froid des montagnes, peut-être est-ce tout simplement le froid typique des déserts? Le lever de soleil est superbe, entre un rouge écarlate au sol et un bleu immaculé au ciel. Des cacatoès gris et roses viennent picorer des restes de miettes sous les tables. Parfois un dingo s'approche aussi, à la recherche d'un peu d'eau ou de nourriture.
Chaque jour, on voit le soleil se lever et se coucher. On entend et on ne voit presque que la nature (à part les autres touristes of course).


 
 
 
 
 


A Alice Spring, on profite des douches chaudes, on fait le plein de courses, de carburant et d'eau. On est surpris de trouver autant de grandes chaînes et de magasins au milieu du désert. On fait le tour des galeries d'art, des boutiques de souvenirs et on restent comme des c*** devant un resto de l'outback ou on avait prévu de déjeuner: au menu, du chameau, du crocodile, de l'émeu et du kangourou. Oui mais c'est fermé! Du coup on ne s'attarde pas trop et on file vers Uluru. Encore 440kms!
Le sol se fait encore plus rouge, plus poussiéreux. Des dunes de sable rouge se forment à l'horizon. A chaque fois que l'on croise quelqu'un, il nous fait signe, comme si tout le monde appartenait à la même famille, comme si le fait de traverser le désert nous réunissait tous. Un monde à part, vraiment.  


Jeudi 16 Mai:

Uluru, here we are!


Nous y sommes enfin! "The Rock" comme on l'appelle ici, s'impose devant nous, de tout son poids, de toute sa taille, majestueux, grandiose et mystérieux.  Véritable emblème de l'Australie, Uluru mesure 3,6 kms de longueur et s'élève à 348 m au-dessus du plateau sablonneux qui le supporte. Et apparemment, la partie visible ne représente qu'1/3 de cette masse...
Il est encore plus gros que ce que nous imaginions!
Il fait toujours aussi froid malgré le soleil, mais les 10kms de rando pour en faire le tour nous réchauffent. On découvre l'histoire, les légendes aborigènes et toute l'ampleur de ce rocher dans la culture de ce peuple.


c'est parti pour 10kms à pattes!

versant sud-est

Nous, dans une des grottes qui abritaient des cérémonies aborigènes il y a bien longtemps.

Ah oui, j'ai oublié de préciser, on est envahis de mouches, alors on a opté pour des "flynets"! (la classe internationale, again)

Le soir, après s'être installés dans l'unique camping pratiquant des prix ahurissants, nous revenons voir le coucher de soleil sur Uluru. La roche, striée et piquetée par les ombres prends des tons ocres bruns, se pare d'un orange éclatant, puis passe par toute une gamme de rouges de plus en plus profonds avant de virer au violet et de finalement s'éteindre complètement dans la nuit noire. Magique! Pas étonnant qu'un cailloux aussi "vivant" soit sacré!



 
 
 

Vendredi 17 Mai:

Quelques jours dans le désert seulement, et déjà notre peau tiraille, aussi sèche et aride que la terre qui nous entoure!
Aujourd'hui nous allons voir les Kata-Tjuta, aussi appelé le Mont Olga (qui signifie "plusieurs têtes"). C'est un étonnant groupe de 36 rochers arrondis, à 35 kms à l'ouest d'Uluru qui forment des vallées et des gorges profondes. Un des monts est même plus haut qu'Uluru avec 546 m. De loin, les Kata-Tjuta avaient l'air bleutées, plus sombres qu'Uluru, mais de près, le spectacle est tout autant fascinant. Le soleil opère comme par magie et rend n'importe quel rocher alentour ocre-pourpre. Nous faisons une rando dans la Valley of the Winds qui porte très bien son nom!




 


Samedi 18 Mai:

Retour à Yulara, (le village-resort où l'emplacement de camping se vend à prix d'or), pour le Yulara Festival! Au programme courses de chameaux, danses aborigènes et brochettes de kangourou.
Bottes, jean, chemise rouge et chapeau à large bords sont de rigueurs! L'esprit de l'Outback est bien là, on confirme! Hiiiiiiihaaa!!!







Dimanche 19 Mai:

On a quitté Uluru, déjà, seulement, je ne sais pas. C'est un emblème quand même. Et depuis qu'on en rêvait de le voir pour vrai... bref, on a quitté Uluru et nous voici dans le Watarrka National Park où le Kings Canyon et ses falaises vertigineuses offrent des vues spectaculaires.
Et après l'effort (6 kms et des cailloux de rando), le réconfort (un camel burger)! C'est Charles qui est content avec ça!!!



 


 



Mardi 21 Mai:


On est revenus à Alice Spring, et puis on est repartis à l'Ouest, car il y a pas mal de choses à voir au final dans ce désert, au milieu de nulle part! Mais tout désert à ces limites, et plus précisément toute route du désert à ces limites! Donc parfois pour aller voir quelque chose à 100bornes de là où on est, on est obligés de faire 300 bornes, parce qu'on a pas de 4x4 et qu'on peut pas rouler dans les chemins de terre sablonneux... Donc, on fait des détours pour prendre les routes goudronnées. Après Uluru, Kata-Tjuta et Kings Canyon, nous nous aventurons vers les West Mc Donell Range. 166 kms de gorges, de vallées et de points de vue, sous la pluie qui est de retour!



Tyler Pass Lookout

Ormiston Gorge



Voilà! Ensuite on a repris la route en direction du Nord, et là nous venons d'arriver à Katherine, à 1181 kms d'Alice Spring. Il est presque 19h, on est claqués, fatigués, on a mal partout, on en a marre de faire des bornes et des bornes mais on a des images de terre rouge et de gros cailloux plein la tête. On refait surface, tout doucement. On revient à la civilisation. Les villes sont moins espacées, les prix sont raisonnables dans les stations essence. Les nuits sont moins fraîches, il fait même un peu trop chaud et humide par ici. Les moustiques ont remplacé les mouches.
En fait, on est pas encore tout à fait revenu du "Centre Rouge" comme ils disent, on est encore un peu là-bas, et il va probablement nous falloir encore quelques jours, mais en attendant, on partage avec vous, parce que rien que pour ça, ça vaut le coup d'être en Australie!